Les parents reçoivent souvent des conseils contradictoires. Doivent-ils
limiter et structurer leurs interventions auprès de l’enfant ou
s’occuper de lui dès qu’il pleure? Une étude récente a évalué l’effet de
différentes approches parentales à l’égard des pleurs et du sommeil.
Les
chercheurs ont comparé les bébés et les parents de trois communautés
qui utilisent trois approches parentales substantiellement différentes.
Le premier groupe de parents prônait une forme de soins « proximale » :
ils tenaient davantage leur bébé (de 15 à 16 heures par jour), ils
l’allaitaient plus souvent et dormaient avec lui la nuit.
Les
parents du deuxième groupe de Londres, au Royaume-Uni, adoptaient une
approche plus « structurée ». Ils passaient beaucoup moins de temps à
tenir et à porter leurs bébés, les laissaient
plus souvent et commençaient à
les nourrir au biberon plus tôt.
Le troisième groupe de
Copenhague, avait une approche « intermédiaire », à mi-chemin entre
celles des deux autres : les parents tenaient leur bébé moins souvent
que le groupe optant pour une approche proximale, mais plus que le
deuxième groupe. Ils étaient plus réceptifs aux besoins de leurs
nouveau-nés que le deuxième groupe, mais dormaient moins avec leur bébé
que le groupe proximal et seulement pendant une partie de la nuit.
La
constatation la plus importante est que la quantité et l’intensité des
pleurs incontrôlables vers l’âge de cinq semaines, alors que les
coliques atteignent leur intensité maximale, étaient équivalentes dans
tous les groupes.
Durant les 12 premières semaines de vie, les
bébés recevant des soins proximaux et ceux recevant des soins
intermédiaires s’agitaient et pleuraient moins en moyenne que les bébés
recevant des soins structurés.
D’autre part, les bébés des
groupes avec soins structurés et intermédiaires étaient plus
susceptibles de dormir toute la nuit vers l’âge de 12 semaines que les
bébés ayant reçu une approche de soins proximale.
Selon le
chercheur principal de l’étude le Dr Ian St James Roberts, de
l’Université de Londres, la stratégie « idéale » dépend de ce que
veulent accomplir les parents. « L’approche proximale peut convenir aux
parents qui désirent avoir un contact étroit avec leur nourrisson. Un
grand nombre de parents occidentaux veulent réduire les pleurs et
encourager leur bébé à faire leur nuit le plus tôt possible. Dans ce
cas, l’approche intermédiaire semble être la plus appropriée . »
La Dre Dominique Cousineau, pédiatre et chef du Service de pédiatrie du
développement au CHU Sainte-Justine de Montréal, affirme que les
parents devraient être rassurés de savoir qu’il n’y a aucun lien entre
les coliques et la méthode de soins utilisée. Selon son expérience, la
plupart des parents nord-américains pratiquent une forme de soins
semblable à celle des parents qui adoptent une approche intermédiaire
parce que c’est la méthode recommandée par les médecins. « Pendant les
premiers mois, le nourrisson et la mère ne forment qu’un. Tenir son bébé
et répondre rapidement à ses pleurs l’aide à développer un sentiment de
sécurité, et joue un rôle important dans l’établissement de la relation
d’attachement », explique-t-elle. « Cette méthode stimule aussi le
développement cérébral. Les parents montrent ainsi à leur nouveau-né que
ses actions donnent lieu à une réponse constante, ce qui aide à
organiser et à structurer son cerveau . »